Alfred Benjamin ('Ben') Jenkins est né d'un père gallois, à Morlaix le 29 mars 1910, et décédé à Dreux le 24 mars 1983.
Il entre en 1931 à l'atelier Laloux-Lemaresquier à l'Ecole des beaux-arts. Après son service militaire (1931-1932), il est diplômé en février 1939. Il s'installe alors à Brest dans l'espoir d'une collaboration avec Gaston Chabal Après sa mobilisation en 1939-1940, il reste en Bretagne, à Plougasnou puis à Quimper où il travaille pour le Génie rural (aménagement de bâtiments ruraux).
Membres d'un réseau de renseignements démantelé en 1942, sa femme et lui rejoignent la France libre, puis l'Espagne, où ils sont arrêtés et emprisonnés quelques mois. Ils rejoignent ensuite l'Angleterre. Petit-fils d'un Britannique, Ben Jenkins est enrôlé dans l'armée anglaise jusqu'en 1945.
Il fait alors partie de la Mission de reconstruction française à Londres puis travaille dans les Welwyn Gardens Studios. En septembre 1946, il s'installe de nouveau en France, à Saint-Malo, puis à Paris en 1949.
Il fait une parenthèse à Dakar, de 1950 à 1952, comme architecte du Crédit foncier de l’ouest africain: ces quelques années sont la grande époque de la construction française au Sénégal et Jenkins, comme André Contenay et beaucoup d’autres, y élabore une architecture plus libre qu’en métropole.
Ben Jenkins est à partir de 1952 expert auprès de l'Enregistrement et des domaines, auprès du TGI de Versailles, à partir de 1962 auprès de la Section Construction des compagnies d'assurances, à partir de 1967 auprès de plusieurs compagnies d'assurances.
Il remporte les premiers prix dans les concours pour les 'maisons d'Ille-et-Vilaine' (réalisation), l'immeuble du service géographique de Dakar (idem), l'immeuble des services du port de Conakry (idem), le palais du conseil de Ouagadougou (non réalisé).
Dans le cadre de la Reconstruction, il reconstruit des immeubles d'habitation et des fermes en Ille-et-Villaine, et quelques édifices dans le Finistère.
Comme beaucoup des architectes passés par l’Afrique, Alfred Jenkins développe un intérêt particulier pour les techniques constructives et — ce qui est plutôt rare — fait breveter un procédé de construction rationalisé, qu'il applique à sa propre maison.
Il construit deux immeubles à Paris (46, rue Desbordes-Valmore, 16e, et 154, rue Raymond-Losserand, 14e), plusieurs résidences à Jouy-en-Josas, Sceaux, Boissettes (Seinet-et-Marne), des résidences à Bourges.
Il est actif jusqu'à la fin de l'année 1982.