Notice biographique | André Lurçat est né le 27 août 1894 à Bruyères (Vosges) et décédé le 11 juillet 1970 à Sceaux (Hauts-de-Seine). Inscrit à l'atelier d'architecture de l'école des Beaux-arts de Nancy, il est plutôt enclin à rejeter le courant de l'Ecole de Nancy, alors que son frère Jean travaille dans l'atelier de Victor Prouvé. En revanche, les deux frères fréquentent les "jeunes intellectuels socialisants". André s'inscrit en 1912 dans l'atelier Paulin pour préparer le concours d'admission à l'Ecole des Beaux-arts de Paris. Tout en participant sans conviction aux concours d’émulation, il se plonge dans les traités anciens d’architecture et dans les ouvrages de Viollet-le-Duc et de Choisy. Après la guerre, il suit les cours d’archéologie de Lefèvre-Pontalis et de Camille Enlart. En 1920, il entre chez Henri Pacon où il se forme aux techniques de la profession. Il obtient son diplôme en novembre 1923. En 1925, il construit à Eaubonne sa première villa, inspirée des réalisations d’Adolf Loos. De 1925 à 1927, il réalise, villa Seurat à Paris (14e arr.), un lotissement de maisons-ateliers pour un groupe d’artistes (dont son frère). En 1930, il participe à l’exposition du Werkbund à Vienne. En 1927, Lurçat ouvre un atelier inspiré des ateliers extérieurs de l’Ecole des beaux-arts. Il y accueille des étudiants étrangers (Julius Posener, Oscar Storonov, etc.). Certains de ses élèves vont devenir ses collaborateurs, notamment Pierre Pinsard et Marcel Roux pour le groupe scolaire Karl-Marx à Villejuif, inauguré en 1931. Invité en 1934 par le milieu professionnel soviétique, Lurçat participe activement tant à la définition d’une nouvelle architecture qu'à de grands projets d’intérêt étatique. Déçu, il rentrera en France en 1937. La période de la guerre et de l’Occupation est consacrée à l’élaboration de projets sans suite et à la préparation de l’œuvre théorique «Formes, composition et lois d’harmonie», publiée de 1953 à 1957. En 1945, André Lurçat est nommé architecte en chef de la reconstruction de la ville de Maubeuge. A Saint-Denis et au Blanc-Mesnil, Lurçat renoue avec les solutions techniques déjà expérimentées avant guerre (préfabrication des menuiseries extérieures et des éléments de façade). Ses recherches portent sur la définition de la cellule. A partir de plans types de logements, il crée plots, barres, tours, ou bâtiments aux plans plus ou moins complexes. A côté de son engagement en faveur du logement social, Lurçat n’oublie pas pour autant la maison individuelle. A Sceaux, il réalise une série de quatre maisons (Lurçat, Michaud, Larrey et Leduc). Au terme de 45 ans d’activités et à l’occasion du don de ses archives (1965), le Conservatoire national des Arts et métiers lui consacre une exposition monographique en 1967. Voir: Jean-Louis Cohen, André Lurçat, 1894-1970: autocritique d’un moderne, Liège, Mardaga, 1995. Pierre et Robert Joly, L’architecte André Lurçat, Paris, Picard, 1995. |
Organisation - Classement |
Travail de classement et objectifs:
Malgré deux inventaires précédents réalisés par le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) puis par les Archives nationales, il est apparu nécessaire en 2005 de procéder à un nouveau travail de classement. L'objectif est double. D'une part, il s'agissait de décrire plus précisément les pièces écrites en leur donnant un ordre logique. Deuxièmement, pour une compréhension plus aisée des dossiers de projets, il était nécessaire d'établir une relation directe entre la description des boîtes de pièces écrites et celle des pochettes de documents graphiques. Ainsi, dans chaque chapitre de l'inventaire, chaque "objet" rassemble la description de tous les documents concernant un même projet. Dans ce travail, on s'est également efforcé de mettre en valeur le riche fonds photographique qui illustre l'ensemble des projets.
Instrument de recherche:
L'instrument de recherche est découpé en douze chapitres. Ce découpage fait apparaître, suivant une logique topographique les aires géographiques dans lesquelles Lurçat est intervenu (ce que les inventaires précédents ne mettaient pas en avant). On peut ainsi mieux appréhender l'importance des interventions sur les communes de Saint-Denis et du Blanc-Mesnil qui représentent une grande part des projets d'après-guerre (et, en volume, la moitié des archives). Dans chaque chapitre, les objets sont présentés dans l'ordre chronologique.
Deux chapitres placés en tête de l'inventaire regroupent, l'un les pièces personnelles, l'autre les études et projets théoriques, les projets de mobilier réalisés ou non réalisés.
Contenu des dossiers et description:
Pour les pièces écrites, l'ordre et la description des dossiers essaie de respecter la logique du projet, en faisant apparaître successivement les documents d'ordre général (correspondance, dossier de presse, etc.), les pièces du projet (études, devis, plans de l'architecte, plans d'ingénieurs, dessins d'exécutions), les pièces de chantier (correspondance des entreprises, comptes rendus de réunions de chantier), l'achèvement (réception et décomptes définitifs), et enfin, s'il y a lieu, d'éventuels prolongements du projet (contentieux, etc.).
Pour les projets complexes où l'on peut distinguer des phases de construction distinctes ou des interventions successives, on a mis ces phases en évidence par un découpage interne de l'objet. Pour les pochettes de documents graphiques, on a substitué à la description à la pièce du CNAM une description par ensembles. La numérotation des documents perd ainsi son rôle de relation avec l'inventaire, mais peut encore servir à identifier un document.
Référencement:
L'inventaire est de type méthodique. Dans un premier chapitre, viennent les pièces personnelles (les documents hors projets), puis l'inventaire de l'œuvre à proprement parler : liste des projets (réalisés ou non) présentés dans l'ordre chronologique.
Les références qui apparaissent dans l'inventaire (Numéro d'inventaire) ne sont pas des cotes de dossiers (ou article = unité matérielle de conditionnement), mais les identifiants des unités documentaires.
Ces références sont constituées du numéro du fonds (200), suivi d'un numéro d'ordre.
Cotation et conditionnement:
- 200 IFA 1-312 : boîtes de documents écrits;
- 200 IFA 400-820 : pochettes de documents graphiques (jusqu'à 90 x 125 cm, en général 60 x 80 cm);
- 200 IFA 851-860 : pochettes de documents graphiques de grand format format;
- 200 IFA 900-933 : boîtes de photographies (jusqu'à 26 x 37 cm);
- 200 IFA 950-952 : boîtes plates de doc. graphiques et photos;
- 200 IFA 1000 : document encadré (immeuble de rapport à Choisy-le-Roi : grande axonométrie sur calque, restaurée et entoilée);
- 200 IFA 1500 : un document graphique (sanatorium à Lay-Saint-Christophe, axonométrie : 1 grand tube);
- 200 IFA 2000 : mobilier (table d'école maternelle).
Précisions concernant les photographies:
Le fons d'archives ne contient que des épreuves noir et blanc sur papier et aucun négatif. Le musée des Arts et métiers conservent un important ensemble de plaques de verre et négatifs. Après un sondage, il s'est avéré que les deux fonds ne sont pas complémentaires mais redondants, et qu'à quelques rares exceptions, l'ensemble de clichés originaux conservés par le CNAM correspond à l'ensemble d'épreuves conservées par l'Ifa. Ceci est vrai pour les photographies des opérations mais également pour les illustrations de l'ouvrage "Formes, compositions et lois d'harmonies". Il faut préciser également que la plupart des clichés qui représentent des opérations sont sans doute l'œuvre de photographes professionnels. Les épreuves conservées par l'Ifa (le plus souvent contrecollées sur carton gris) ne portent pas de noms d'auteurs. Il est nécessaire en cas d'utilistation de ces clichés, consulter le catalogue du musée des Arts et métiers pour identifier le photographe.
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Publications à partir du fonds |
Cohen (J.-L.). "L'architecture d'A. Lurçat: autocritique d'un moderne". EHESS, 1985 (thèse de doctorat). 3 vol.
Cohen (J.-L.). "André Lurçat 1894-1970: autocritique d'un moderne". Liège: Mardaga, 1995.
Bradel (Vincent). "André Lurçat : l'oeuvre lorraine". Nancy: AMAL; Paris: Inventaire général des monuments et richesses artistiques de France (coll. "Itinéraire du Patrimoine"; 94), 1995.
Joly (Pierre), Joly (Robert). "L'Architecte André Lurçat". Paris: Picard, 1995.
Doutriaux (Emmanuel), Vermandel (Frank) (dir.). "Le Nord de la France, laboratoire de la ville; trois reconstructions: Amiens, Dunkerque, Maubeuge", catalogue de l'exposition présentée à l'Espace Croisé, à Lille, janv.-avril 1997 et du colloque organisé au Centre des Archives du Monde du Travail à Roubaix. Lille: Espace Croisé, 1997.
"Infancia y arte moderno [Avant-garde and the children] /catalogue de l'exposition, IVAM Centre Julio Gonzalez". Valence, 1998.
Lucan (Jacques). "Architecture en France : 1940-2000 : histoire et théories". Paris: Le Moniteur, 2001 (coll. "Architextes"; 11).
Dupavillon (Chistian). "Paris côté Seine". Paris : Le Seuil, 2001.
Labrunye (Raphaël). "L'école maternelle Fabien à Saint-Denis, une œuvre singulière". Versailles: Ecole d'architecture de Versailles, 2001 (mémoire de maîtrise).
Le Dantec (Jean-Pierre). "Le Sauvage et le régulier : art des jardins et paysagisme en France au XXe siècle". Paris, Le Moniteur, 2002.
Massary (Xavier de). "En val de Bièvre: Val-de-Marne". Paris: Inventaire général, Association pour le patrimoine Ile-de-France (APPIF), 2002 (coll. "Images du patrimoine").
Pearman (Hugh). "Airports : a century of architecture". Londres: Laurence King, 2004.
Saint-Pierre (Raphaëlle). "Villas 50 en France". Paris : Norma, 2005.
Cremnitzer (Jean-Bernard). "Architecture et santé : le temps du sanatorium en France et en Europe". Paris: Picard, 2005 (coll. "La Clairevoie").
Collectif. "Une expérience moderne: le comité Paris-Nancy, 1923-1927". Lyon: Fage; Nancy : musée des beaux-arts de Nancy, 2006.
Colonnes, n°24, déc. 2007 (n° spécial "André Lurçat, architecte (1894-1970)").
Saint-Pierre (Raphaëlle). "1925, la maison-atelier de Jean Lurçat", Architectures à vivre, n° 64, janvier-février 2012, 114-121.
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Autres références bibliographiques |
OUVRAGES :
Lurçat (A.). "Terrasses et jardins". Paris: Editions d'art Charles Moreau, 1929.
"André Lurçat, projets et réalisations". Paris: Vincent, Fréal et Cie, 1929, 88 pl.
Lurçat (A.). "Architecture, illustré de 72 photographies". Paris: Au sans pareil, 1929.
Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme. "Ville de Maubeuge: plan d'aménagement et de reconstruction." Paris : Ministère de la Reconstruction et de l'urbanisme, 1947. n.p., ill. coul. (3 plans : état après destruction/projet/état d'avancement en mai 1947).
"Remembrement et reconstruction: l'expérience de remembrement urbain et de reconstruction de Maubeuge". Paris: La documentation française, 1948 [brochure : Notes documentaires et études n°1.018]
Lurçat (A.), "Formes, composition et lois d'harmonies. Eléments d'une science de l'esthétique architecturale". Paris: Vincent, Fréal et Cie, 1957, 5 tomes.
"Ville de Saint-Denis, quelques réalisations municipales, 1947-1957". S.l. : s.n., s.d.
"André Lurçat : œuvres récentes". Tome 1. Paris : Vincent, Fréal et Cie, 1961.
"Ville de Saint-Denis, Palais des sports, 1960-1962". S.l. : s.n., s.d.
Ache (J.-B.), Prothin (A.), Cornu (M.), André Lurçat, architecte, Paris, CNAM, 1967 (bibliogr. importante).
"Le Blanc-Mesnil: hôtel de ville - architectes: A. Lurçat et Albert Michaut". Paris: Impr. Mazarine, s.d.
"Groupe scolaire de l'avenue Karl-Marx à Villejuif, réalisé pour la municipalité par André Lurçat architecte DPLG […]". Paris, Editions de L'Architecture d'aujourd'hui, s.d., 115 p.
Cassetti (Bruno). "André Lurçat in URSS : il recupero dell'architettura come istituzione" [tiré-à-part de l'ouvrage "Socialismo, città, architettura : URSS 1917-1937"). Rome : éd. Officina, s.d.
ARTICLES :
[Article monographique] AMC - Le Moniteur, n° 40, sept. 1976.
"Architectures périphériques : André Lurçat à Villejuif", La revue du CAUE du Val-de-Marne, n° 16, juin 1994.
"André Lurçat", n° spéc. des Points de repères du CAUE 93, (suppl. à Repères, n° 51), n° 19, 1994.
"Meister der moderne: Zwischen Muse, Marx und moderne, André Lurcat", Werk, bauen + wohnen, n° 11, nov. 1994, p. 82-84.
"André Lurçat 1894-1970. Autocritique d'un moderne", L'Architecture d'aujourd'hui, n° 299, juin 1995, p. 36.
Dutertre (Pascal), "Vingt ans d'architecture urbaine, Saint-Denis basilique", Le Moniteur architecture, AMC, n° 66, nov. 1995, p. 30-33.
Blin (Pascale), "Le rempart de la protection sociale", Empreinte, n° 44, mars 1999, p. 13-15 (Maubeuge).
Doutriaux (Emmanuel), "Dix-neuf-cent-quarante [1940], André Lurçat", Le Moniteur architecture, AMC, n° 103, déc. 1999, p. 106-111.
Tamir (Ariane), "La villa Seurat", A vivre, n° 1, juil.-août 2000, p. 66-73.
Pouvreau (Benoît), «Quand communisme municipal rimait avec laboratoire urbain (1944-1986)», actes des journées «Les territoires du communisme. Elus locaux, politiques publiques es sociabilités militantes», 1er-2 décembre 2009, université Paris 1.
MEMOIRES :
Hagen (Carol). "André Lurçat: his early career". thèse dactyl., 1972 (?). 41 p.
Grandou (Philippe). "Maisons de ville "modernes", 1920-1930 : André Lurçat, Rob Mallet-Stevens". Ecole d'architecture de Paris-La Villette, 1983 (mémoire de diplôme).
Gourdon (Claude); Rohowyj (Pierre). "Etude analytique et projet d'aménagement d'une ville de la reconstruction de l'après-guerre 39-45: Maubeuge". Villers-lès-Nancy: Ecole d’architecture de Nancy, 1987 (TPFE, dir. André Vaxelaire)
Follin (Bruno). "Le nouveau Maubeuge, histoire d'une ville reconstruite". Ecole d'architecture Paris-Belleville, 1989 (mémoire de diplôme).
Rovero (Virginie). "Montparnasse: cité d'artistes". Paris: Ecole d’architecture de Paris-Belleville, 1998 (TPFE, dir. Laurent Salomon).
Neves (Luis Dominique). "Sur les traces de Lurçat: un nouvel élan pour le sud du Blanc-Mesnil". Charenton: Ecole d’architecture de Paris Val-de-Marne, 1999 (TPFE, dir. Jean-Louis Nouvian).
Brun (Gabrielle). "L'Aéroport et la ville". Paris: Ecole d'architecture de Paris-Belleville, 2000 (TPFE, dir. Ahmet Gulgonen).
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